Le droit à l’éducation et la formation continue pour les adultes : un enjeu sociétal majeur

L’apprentissage tout au long de la vie : un droit fondamental à réinventer

Dans un monde en constante évolution, l’accès à l’éducation et à la formation continue pour les adultes s’impose comme un impératif. Quels sont les enjeux et les défis de ce droit fondamental ?

Les fondements juridiques du droit à l’éducation des adultes

Le droit à l’éducation est inscrit dans de nombreux textes juridiques internationaux et nationaux. La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 affirme dans son article 26 que « toute personne a droit à l’éducation ». Ce principe est repris et développé dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966, qui précise que l’éducation doit viser « au plein épanouissement de la personnalité humaine ».

En France, le préambule de la Constitution de 1946, intégré au bloc de constitutionnalité, garantit « l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture ». Le Code de l’éducation reprend ces principes et affirme que « la formation tout au long de la vie constitue une obligation nationale ».

Les dispositifs existants pour la formation des adultes

Plusieurs mécanismes ont été mis en place pour concrétiser ce droit à la formation continue. Le Compte Personnel de Formation (CPF), créé en 2015, permet à chaque actif de cumuler des droits à la formation tout au long de sa carrière. Il peut être utilisé pour financer des formations qualifiantes ou certifiantes.

Le Congé Individuel de Formation (CIF), remplacé en 2019 par le Projet de Transition Professionnelle (PTP), offre la possibilité aux salariés de suivre une formation longue pour se reconvertir ou acquérir de nouvelles compétences. Les plans de formation des entreprises et le Conseil en Évolution Professionnelle (CEP) complètent ce dispositif.

Les enjeux sociétaux de la formation continue

L’éducation et la formation des adultes répondent à des enjeux majeurs de notre société. Face aux mutations technologiques et à la transition écologique, l’adaptation des compétences est cruciale pour maintenir l’employabilité des travailleurs et la compétitivité des entreprises.

La formation continue joue un rôle essentiel dans la lutte contre le chômage et l’exclusion sociale. Elle permet aux personnes peu qualifiées ou éloignées de l’emploi d’acquérir de nouvelles compétences et de se réinsérer sur le marché du travail. Elle contribue ainsi à réduire les inégalités sociales et à favoriser la mobilité professionnelle.

Les défis de l’accès à la formation pour tous

Malgré les dispositifs existants, l’accès à la formation continue reste inégal. Les cadres et les salariés des grandes entreprises en bénéficient davantage que les ouvriers et les employés des petites structures. Les personnes peu qualifiées, qui en auraient le plus besoin, y accèdent moins facilement.

L’information et l’accompagnement des individus dans leur parcours de formation constituent un défi majeur. De nombreuses personnes méconnaissent leurs droits ou peinent à s’orienter dans l’offre de formation. Le développement du numérique offre de nouvelles opportunités, mais pose aussi la question de la fracture numérique.

Les perspectives d’évolution du droit à la formation

Face à ces enjeux, plusieurs pistes d’évolution sont envisagées. Le renforcement de l’accompagnement personnalisé, notamment via le Conseil en Évolution Professionnelle, apparaît comme une priorité. L’idée d’un « capital formation » universel, alimenté tout au long de la vie, fait son chemin.

Le développement de formations courtes et modulaires, plus adaptées aux contraintes des actifs, est encouragé. L’accent est mis sur la certification des compétences acquises, y compris de manière informelle ou non formelle. Enfin, la responsabilité sociale des entreprises en matière de formation de leurs salariés est de plus en plus soulignée.

Le droit à l’éducation et à la formation continue des adultes s’affirme comme un pilier essentiel de notre modèle social. Son effectivité conditionne notre capacité collective à relever les défis économiques, sociaux et environnementaux du 21e siècle. Repenser et renforcer ce droit apparaît comme une nécessité pour construire une société plus juste et plus résiliente.